Institut de France
15 sept. 2018Cette année pour les Journées du Patrimoine, je me suis retrouvée un peu par hasard à l'Institut de France. Je m'étais rendue à l'Ecole des Beaux Arts et j'en avais vite fait le tour. J'avais vu que l'Institut était à côté et par chance il y avait peu de monde au moment où je suis arrivée. C'était la première fois que ce lieu était entièrement ouvert au public.
L'Institut de France est une institution française créée en 1795. Il regroupe l'Académie française, l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des beaux-arts et l'Académie des sciences morales et politiques. Elles sont composées de personnes morales de droit public placées sous la protection du président de la République. Elles ont pour mission de contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres, des sciences et des arts.
Face à ce grand arc de cercle, ce n'est pas évident de se représenter comment c'est derrière. J'ai trouvé une aquarelle qui représente l'Institut de France en trois dimensions. J'espère que ça vous aidera à suivre la visite.
Ancienne chapelle du Collège des Quatre-Nations fondé par Mazarin et construit sur les plans de Louis Le Vau. La Coupole tient de la prouesse architecturale : son dôme est circulaire à l'extérieur et ovale à l'intérieur. Déconsacrée à la Révolution, elle est aujourd'hui la salle des séances solennelles de l'Institut et des Académies.
A la demande de l'Institut, Bonaparte fit réaliser en 1801 une tenue "uniforme et distinguée".
"L'habit vert", en réalité noir ou bleu nuit, doit son nom au vert des feuilles d'olivier brodées (symbole de sagesse) qui en ornent le col. Les ecclésiastiques en sont dispensés, mais le port du "costume d'académicien" est requis pour tous les membres de l'Institut prenant la parole lors des séances solennelles sous la coupole. Le prix de ce vêtement fait sur mesure dissuade parfois le nouvel élu de l'acquérir. Il reprend alors celui de son prédécesseur ou se contente d'une tenue distinguée.
L'épée, vestige de la campagne d'Egypte, est une véritable oeuvre d'art. Offerte à chaque nouvel élu, elle est fabriquée par les plus grands orfèvres et ornée de symboles rappelant la vie du possesseur.
Celui qui indique l'heure du matin est du côté de la coupole. Celui indiquant l'heure de l'après-midi est située sur la façade de la bibliothèque. L'ombre de la boule située à l'extrémité du style indique les équinoxes et les solstices.
On y voit encore deux cadrans solaires, mais juste séparés d'une fenêtre.
Dans l'aile de gauche, au rez-de-chaussée, un panneau nous annonce le planning de l'Académie des Sciences. Pour les plus curieux, des académiciens (Vincent Courtillot, Ghislaine Alajouanine, Sébastien Balibar, Xavier Darcos...) étaient dans une salle pour des dédicaces.
A la gauche du premier étage, un long couloir étroit qui dessert des bureaux de différentes Académies, abrite une douzaine de bustes. Composée de dons, de legs des descendants du sculpteur, d'achats de l'Etat, de dépôts, la galerie des portraits sculptés de l'Institut de France est une des plus importantes au monde. En effet, tout au long de la visite notre regard croise des bustes. Je m'y suis peu attardée car leur identité m'était souvent inconnue.
Sur le palier, un autre panneau nous annonce le planning de l'académie des Sciences Morales et Politiques.
Il faut attendre avant d'entrer dans les salles de séance. Pas grave, il y a du beau mobilier, des tapisseries et des bustes (Pierre le Grand, Gay Lussac et Pradier) !
Inaugurée en 1846, la grande salle des séances sert le mardi à l'Académie des sciences, le mercredi à l'Académie des beaux-arts et le vendredi à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Elle accueille également de nombreux colloques et remises de prix tout au long de l'année.
Une verrière zénithale occupe les trois travées centrales du plafond. Il est composé de grands caissons carrés décorés de volumineuses rosaces
Dix-neuf portraits peints dans des médaillons circulaires entourent la salle. Plus bas des statues en pieds représentent les gloires de la nation dont Molière et Corneille.
Avec ses fameux 40 fauteuils, la petite salle des séances accueille chaque jeudi les séances ordinaires de l'Académie française. L'Académie des sciences morales et politiques y tient également séance le lundi. Un portrait de Richelieu veille sur eux.
Fondée en même temps que l'Institut, elle a une vocation pluridisciplinaire, avec pour mission de conserver la mémoire des académiciens et de leur procurer la matière nécessaire à leurs travaux. Elle est aujourd'hui, la cinquième bibliothèque de France en nombre de documents. Ses fonds proviennent essentiellement des confiscations révolutionnaires et des nombreux dons et legs. Dans cette collection, on trouve par exemple : douze carnets de notes et de dessins de Léonard de Vinci rapportés d'Italie par Bonaparte ; les éditions successives du dictionnaire de l'Académie Française depuis 1694 ; 25 volumes d'écrits manuscrits de Condorcet. Elle contient, deux millions de documents dont 60 000 livres anciens (avant 1810), des incunables, collections iconographiques, médailles, épées et objets divers. Les fonds reflètent les activités des Cinq Académies.
Mais, on n'y accède pas si simplement. Il faut obtenir une recommandation de deux membres de l'Institut (site web de la bibliothèque de l'Institut).
C'est une bibliothèque de grand établissement littéraire et scientifique qui dépend du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ses fonds sont issus de la bibliothèque personnelle du cardinal Mazarin. La salle de lecture est une galerie en forme de L. Elle conserve le décor d'une bibliothèque du 17ème siècle, puisque les boiseries conçues en 1647 ont été déménagées dans cette galerie en 1668. Les confiscations révolutionnaires sont venues compléter cet ensemble en le dotant de nombreux bustes en marbre, bronze, représentant des empereurs romains, auteurs de l'Antiquité...
Cette bibliothèque est accessible au public (plus d'info ici).
On sort de la bibliothèque en passant par l'atrium : une salle octogonale au plafond à caissons où sont conservés les catalogues anciens sur fiches ou registres.
L'escalier d'honneur est couronné d'une galerie ornée de bustes antiques et éclairé par une verrière. Il fut réalisé en 1824 sous la direction d'Antoine Vaudoyer et s'inscrit dans un demi-ovale aux niches garnies de bustes issus de confiscations révolutionnaires.
La visite est terminée, on est de nouveau dans la cour d'honneur.
Institut de France, 23 quai de Conti, 75006 PARIS
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