Hôtel de Rothelin-Charolais
22 sept. 2020Ce week-end, c'étaient les Journées du Patrimoine. J'ai fait plusieurs visites en compagnie de mon Panasonic LX7, dont celle de l'hôtel de Rothelin-Charolais. Il est occupé par le Porte-parole du Gouvernement et le ministère de la Transformation et de la Fonction publique.
Situé 101 rue de Grenelle, l'hôtel est construit vers 1703-1704 pour Philippe d'Orléans, marquis de Rothelin (1678-1715). C'est l'architecte Pierre Cailleteau auteur d'autres hôtels (par ex. hôtel de Roquelaure) qui le réalise. En 1735, Louise-Anne de Bourbon-Condé, dite Mademoiselle de Charolais en est la propriétaire et y exécute des travaux. A sa mort, Louis-François de Bourbon en hérite, en 1758. De 1793 à 1860, il est occupé par le ministère de l'intérieur. Puis, devient le siège de l'ambassade d'Autriche-Hongrie jusqu'en 1869. De 1872 à 1876, c'est le siège du Conseil d'Etat. De nombreux ministères s'y succédèrent. Il est classé monument historique en 1980.
Les bureaux occupent le rez-de-chaussée, la visite fut donc très rapide. On commence par l'ancien cabinet de Mademoiselle de Charolais, occupé aujourd'hui par le directeur de cabinet du Porte-parole du Gouvernement. Je me suis attardée sur les détails : lustre, miroir, décors et porte.
Toutes les pièces donnent sur un jardin. La suite se visitait par l'extérieur. Le bureau du Porte-parole du Gouvernement se trouve dans ce qui était la chambre à coucher du marquis de Rothelin. Il n'en reste pas grand chose. Les boiseries ne sont pas d'époque. Et, je ne m'étais pas rendue compte qu'il y avait une belle frise au plafond. Le lustre en faisait oublier le reste !
Ensuite, on passe devant le bureau de la ministre de la Transformation et la Fonction publique. C'était la salle de réception de Mademoiselle de Charolais. On y retrouve le décor d'époque : boiseries de style rocaille, dessus de porte agrémentés de peintures représentant les quatre saisons. Plusieurs grandes glaces occupent la moitié des murs !
Ce grand salon est dans l'axe central du jardin agrémenté de sculptures. Il n'était pas permis d'y déambuler. A l'époque le jardin était beaucoup plus grand. Le ministère de l'agriculture, situé juste en face en a pris une partie.
Petite originalité du jardin : deux volatiles s'y trouvent. En effet, le premier ministre Edouard Philippe a offert un poulet à Christophe Castaner porte-parole du Gouvernement en 2017 qui à son tour a acheté une poule (nommé Doudou et Doudoune). Après avoir quitté ses fonctions, il les a laissé.
La façade arrière est assez belle, avec son fronton triangulaire sculpté et ses colonnes ioniques.
On continue avec le bureau du directeur du cabinet de la ministre. D'abord utilisé comme chambre à coucher par Mademoiselle de Charolais, ce salon pris le nom de "salon rouge", sous la Restauration puis "salon de l'Empereur" sous le Second Empire.
Ensuite, le salon jaune. De 1872 à 1876, il est appelé "salle du conseil" du fait de l'installation du Conseil d'Etat. C'était dommage de ne pas pouvoir rentrer dans les pièces. Je n'ai pas pu voir les décors de la cheminée.
La visite se finit par la salle des glaces. Il s'agissait d'une partie des appartements privés de Mademoiselle de Charolais. En 1826, ils sont transformés en salle à manger. En 1837, la cheminée est remplacée par un système de chauffage au sol toujours en fonction. Des glaces sont posées dans les douze baies.
Cette visite a été faite en 2020, le mobilier vu au cours de cette visite et les occupants des lieux peuvent changer (le porte-parole du gouvernement a quitté les lieux en 2021). En effet, c'est l'occupant des lieux qui choisi l'ameublement parmi le large choix du mobilier national.