Hôtel de Villeroy - Ministère de l'agriculture
07 juin 2023Suite de mes visites des Journées du Patrimoine 2022 : en sortant de l'hôtel de Matignon, je suis passée devant l'hôtel de Villeroy, l'entrée était libre et sans attente. Alors, je me suis dit : allons-y !
L'hôtel de Villeroy est construit en 1724 par François Debias-Aubry à la demande du banquier suisse Antoine Hogguer qui l'offre à sa maîtresse Charlotte Desmares (1682-1753), actrice de la Comédie-Française. En 1726, Hogguer fait faillite et quitte Paris. L'hôtel est loué aux ambassadeurs de Hollande puis d'Angleterre. En 1735, l'hôtel est vendu à François-Louis de Neufville (1695-1766), marquis d'Alincourt, puis duc de Villeroy. A sa mort, son neveu Gabriel-Louis en hérite qui le vend en 1768 au comte de Tessé. Il y réside jusqu'à son émigration, en 1790. L'Etat l'achète en 1794, le Directoire y installe l'inspection générale du service de santé militaire.
En 1800, le comte de Tessé s'y réinstalle jusqu'en 1805, année où l'inspection générale reprend possession des lieux. De 1823 à 1831, l'hôtel héberge successivement l'Ecole d'application du corps royal d'état-major, puis la direction générale des ponts et chaussées. En 1831, l'hôtel sert de résidence aux ministres du commerce, des travaux publics et de l'agriculture. En 1852, il accueille le ministre de la Police générale, puis la présidence du Conseil d'Etat. L'hôtel devient le siège du ministère de l'agriculture créé en 1881 par Léon Gambetta.
L'hôtel de Villeroy est classé monument historique en 1994.
On entre par le perron central, et on commence la visite au premier étage composé de salons. Servant initialement pour des réceptions, ils ont conservé cette fonction. Mais aujourd'hui, ils sont aussi dédiés à des réunions ou espaces de travail. Les salons sont éclairés par des lustres en bronze doré.
Après les salons, on traverse l'antichambre décorée de deux grandes tapisseries des Gobelins du XVIIe siècle : "La réddition de Marsal" et "Le vol de l'âne".
Pour descendre, on emprunte l'escalier d'honneur et sa rampe en fer forgé.
Au rez-de-chaussée, on découvre d'autres salons donnant sur le jardin qui à l'origine étaient dédiés à la vie sociale, familiale ou intime. Aujourd'hui, ils sont occupés par le ministre et ses proches collaborateurs. Le mobilier du bureau du ministre est d'Andrée Putman (1925-2013), architecte d'intérieur et designer française, ayant conçu l'aménagement des avions Concorde d'Air France.
Maintenant, on sort dans le jardin, c'est très agréable d'en faire le tour. Sur notre chemin de beaux arbres, une sculpture, un potager et la façade de l'hôtel.
Je pensai que la visite était finie. Mais non, il était possible de rentrer dans le bâtiment qui donne sur la rue pour y visiter la salle Sully décoré d'un plafond à caissons et d'allégories.
La visite se fait rapidement (environ 30 minutes). Le peu de décoration et le mobilier contemporain ne demande pas à s'attarder dans les salons.